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La rentrée des oies dans le Bas-village 

Pour la population paysanne de Valff, les pâturages étaient depuis des temps immémoriaux d'une importance vitale. Ramener le fourrage journalier pour une vingtaine de bovins relevait déjà de l'exploit. C'est la raison pour laquelle la solution fut trouvée ... d'amener le bétail vers les pâturages. Il existait à Valff deux sortes de prés, celui pour les bovins situé dans le lieu dit « Bruch » et celui pour les oies situé en bordure de la route de Westhouse, à gauche avant le pont de la rivière Andlau. 

Pour emmener toute cette gente animale sur leur lieu de pâture, la commune rémunérait deux bergers. Le dernier berger pour les bovins s'appelait le « Lutzel Sepp » (LUTZ Joseph). Au moyen de son clairon, il cherchait et rameutait chaque matin, les bêtes à cornes du village et les ramenait le soir. Il était accompagné de son fidèle chien « Neger ». 

« Lutzel Sepp » était le personnage folklorique du village. Il avait l'habitude de se désaltérer un peu trop souvent. Grand observateur de la nature, il savait prédire les risques d'orages, la pluie et le beau temps selon la direction du vent et des nuages. A tout moment il pouvait aussi renseigner sur l'heure exacte suivant la position du soleil et cela avec une précision déroutante.

« Lutzel Sepp » est décédé le 29 décembre 1977.

Le dernier berger des oies s'appelait « Lutzel Canrel » (LUTZ Charles). Son truc pour rassembler les oies était d'utiliser un sifflet. Canrel était ce que l'on pourrait appeler un « faible d'esprit ». Les gens disaient de lui qu'il aurait été incapable de faire rentrer les oies dans leur cour respective si elles n'avaient pas été plus intelligentes que lui !

Plan de 1731    Indications des puits disposés dans le ban de Valff pour les animaux

Pour permettre au bétail de se reposer à l'ombre, la commune avait aménagé une plantation de cerisiers autour des abreuvoirs. Le berger avait pour obligation d'abreuver les bêtes deux fois par jour. L'eau était puisée dans la nappe phréatique par un puits autour duquel était disposés des abreuvoirs en grès des Vosges.  En 1817, on recensa 370 bovins et 700 oies traversant le village matin et soir, mais il faut ajouter qu'à cette époque, il n'y avait que des voitures ... à attelage !

La sortie des oies à l'angle de la rue Principale et de la rue Dauphin (Photo non datée)

Extraits du livre de VALVA à VALFF  par André VOEGEL