Loin des SMS de bonne année ou des kilos de pétards explosés, les anciens se souviendront avec nostalgie de quelques coutumes, simples, du nouvel an : le vin chaud et le Bretzel du Nouvel An !

Une première coutume existait dans les auberges du village. A la Saint-Sylvestre, les hommes se retrouvaient dans les auberges fréquentées traditionnellement durant l'année, pour passer une agréable soirée. Les femmes n'étaient pas conviées à cette sortie mais restaient chez elles pour garder les enfants. A partir de minuit, l'aubergiste offrait à ses clients le « Vin chaud » et mettait en jeu le « Grand Bretzel du Nouvel An ». Ce jeu consistait à faire le maximum de points avec trois dés. Chaque essai était payant, mais la contribution était modeste. C'était une animation que chaque aubergiste réservait à sa clientèle à cette occasion. l'heureux gagnant rentrait chez lui à une heure très avancée, mais fier de pouvoir ramener dans sa famille le « Grand Bretzel ». Parfois, après la grande messe du Nouvel An, on se retrouvait dans la même auberge pour tenter une nouvelle fois sa chance pour un deuxième Bretzel mis en compétition.

Une tradition conviviale existait également à l'occasion du Nouvel An. Enfant, je passais avec mes soeurs chez nos parrains et marraines pour leur souhaiter la bonne année. Notre arrivée était annoncée par quelques pétards qu nous faisions exploser devant leurs maisons, pour notre grand plaisir. Après avoir souhaité une bonne année à toute la famille, nous avions droit à une boisson et un morceau de gâteau. Avant de repartir pour l'étape suivante, chacun de nous recevait un « Bretzel » (grandeur environ 40 cm) réalisé avec de la pâte briochée. Nous étions très fier et heureux de ce cadeau ... qu'il sentait bon ce bretzel !

Il faut dire que nos ancêtres y témoignaient un attachement particulier : en regardant le soleil à travers ses entrelacs, ils apercevaient l’astre trois fois ! Du latin « brachium », qui signifie bras, par analogie à son allure de bras croisés, la bretzel, essentiellement connue sous sa forme salée, fut à l’origine un gâteau rituel lié au culte solaire. Alors si vous aussi souhaitez retrouver les bonnes odeurs du nouvel, voici une recette qui provient de Jean-Marie HINCKER, Maître-pâtissier à Cernay. Pour 2 bretzels (de 30 à 40 cm de large) :

Ingrédients

  • Pour la pâte :
    • 750 g de farine
    • 110 g de sucre
    • 15 g de sel
    • 35 g de levure de bière
    • 4 oeufs
    • 1,5 dl de lait
    • 250 g de beurre
  • Pour la dorure : 1 œuf battu
  • Pour le glaçage (facultatif) :
    • 100 g de sucre glace
    • 50 g d’eau (ou de citron ou de schnaps)

Réalisation

  • Veillez à ce que tous ces ingrédients soient tempérés. Disposez la farine, le sel, le sucre, la levure, les œufs et le lait dans la cuve du batteur munie d’un crochet et laissez tourner cette pâte, jusqu'à ce qu’elle se détache de la cuve. Comptez 10 à 12 min environ (Si vous travaillez la pâte à la main, il faudra compter environ 20 minutes jusqu'à ce qu’elle se détache des parois).
  • Ajoutez le beurre tempéré et laissez tourner à nouveau jusqu'à ce que la pâte se détache des parois.
  • Laissez reposer la pâte pendant 1 heure en la couvrant d’une serviette (pour qu’elle ne forme pas de croûte) dans un lieu tempéré. Puis posez-la au réfrigérateur pendant 1 heure. Ce temps de repos au froid permettra néanmoins à la pâte de lever. Le froid aura l’avantage de raffermir la pâte et de pouvoir mieux la travailler.
  • Saupoudrez légèrement de farine la table, puis sortez la pâte et coupez-la en deux.
  • Roulez chaque morceau en forme de saucisson, de 80 cm à 100 cm de long approximativement, puis formez la bretzel (un huit doté d’un nœud) et posez-la sur la plaque avec un papier cuisson.
  • Laissez lever pendant au moins 1/2 h à 1 h.
  • Badigeonnez la bretzel à l’aide d’un pinceau avec l’œuf battu. Puis entaillez-le au ciseau, ce qui lui permettra une cuisson plus rapide. Enfournez à 210° (th 7) et, après 8 à 10 mn, réduisez le four à 180° (th 6) en laissant cuire pendant 10 à 15 mn.
  • A la sortie du four, badigeonnez-la avec le sucre glace à l’aide d’un pinceau, posez-la sur une grille et laissez-le refroidir.

En savoir plus

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.