Jean CRÉPIN a combattu à Valff. La commune lui doit le souvenir.

Fiche d'identité

  • Né le 1er septembre 1908 à Bernaville (Somme)
  • Décédé le 4 mai 1996 à Achères la Forêt (Seine-et-Marne)

Carrière militaire

Jean CRÉPIN est né le 1er septembre 1908 à Bernaville (Somme), dans une famille d'industriels. Il entre à Polytechnique en 1928 et choisit la carrière militaire. Il sert dans l'Artillerie coloniale à partir de 1930. Promu capitaine en 1938, il est envoyé, au moment de la guerre, au Cameroun pour y mettre en place une batterie de côte à Manoka.

Décidé, dès l'Armistice, à poursuivre la lutte, il s'engage, sur place, dans les Forces françaises libres (FFL), le 28 août 1940. De ce fait, son épouse et ses deux enfants seront amenés, dès l'automne 1940, à quitter un refuge sûr au sud de la Garonne puis, plus tard, Nice, en raison des pressions vichystes. Ils se réfugieront dans un petit village de montagne où son épouse trouvera la mort par mine allemande, en septembre 1944. Les enfants emmenés, à pied, en déportation, pourront s'échapper du convoi grâce à un ménage d'instituteurs. Promu chef d'escadron, Jean CRÉPIN prend le commandement du groupe de l'AEF-Cameroun et devient adjoint du général commandant l'artillerie de l'AEF au Cameroun.

Commandant l'artillerie dans la campagne du Fezzan au sein de la Colonne du général LECLERC, il se distingue, lors de l'attaque d'El Araneb, par sa haute valeur technique et son efficacité, mettant hors de combat 4 pièces de 77 ennemies. Il se fait encore remarquer lors de la campagne de Tunisie, au cours des attaques allemandes sur Ksar Rhilane, le 10 mars 1943, où il contribue, pour une grande part à la résistance victorieuse, ainsi que dans le Djebel Melab où il fait preuve d'une belle maîtrise de son commandement sous le feu. Blessé le 26 mars 1943, il reste en ligne jusqu'à la relève des unités. Promu lieutenant-colonel, il prend le commandement, en juin 1943 du 3e Régiment d'Artillerie coloniale (3e RAC) qui se condense, en novembre 1943, pour former le 1er Groupe du 3e Régiment d'Artillerie coloniale (1/3 RAC).

Le Général LECLERC avec les Colonels GUILLEBON et CRÉPIN

Jean CRÉPIN est ensuite nommé à la tête de l'artillerie divisionnaire de la 2e DB et débarque en France le 2 août 1944. Lors de la libération de Paris, dans l'après-midi du 25 août, seul avec le chef d'Etat-major de la garnison allemande, il obtient la capitulation du point d'appui du Luxembourg, économisant ainsi des vies humaines et évitant la destruction de monuments historiques.

Il s'illustre, une fois de plus, au cours des opérations du 13 au 24 novembre 1944, montrant un sens tactique remarquable en réalisant toutes les actions d'artillerie qui lui sont demandées. Ainsi, par les feux de ses groupes en appui direct ou en action d'ensemble, il permet de rompre les défenses ennemies, en particulier le 21 novembre 1944 dans la région de Nieferhoff et Saint-Quirin, facilitant l'exploitation par les éléments blindés. Il est l'un des principaux artisans de la victoire de Strasbourg, et aussi de la libération de Valff. Jean CRÉPIN termine la guerre avec le grade de colonel.

En décembre 1945, il embarque pour Saigon et prend le commandement de l'Artillerie du Corps Expéditionnaire Français en Extrême-Orient. Il est l'adjoint du général commandant les troupes d'Indochine Nord et la 9e Division d'infanterie coloniale (9e DIC). Il occupe en 1946 le poste de Commissaire de la République pour le Tonkin et le Nord-Annam. De retour en métropole en 1947, il est affecté à l'Inspection Générale des Forces Armées. Auditeur à l'Institut des hautes études de Défense nationale en janvier 1949, il devient en octobre, chef d'Etat-major du Ministre de la Défense nationale, René PLEVEN.

Général de brigade en 1950, il est, l'année suivante, chef du cabinet militaire du Président du Conseil, René PLEVEN. Secrétaire général adjoint de la Défense nationale en 1954. De 1955 à 1958 il organise, dans le secret, avec Pierre GUILLAUMAT, les études initiales pour la réalisation d'une arme atomique. A la même époque, comme Inspecteur général des Fabrications et Programmes des Forces armées, il réorganise, complètement, l'industrie des engins tactiques français.

Promu général de division en 1957, puis général de corps d'armée en 1959. Commandant en chef en Algérie en 1960 puis commandant en chef des Forces françaises en Allemagne en 1961. La même année, il reçoit ses étoiles de général d'armée. Commandant en chef des forces alliées du secteur Centre Europe en 1963, il quitte ce poste en 1966 lorsque la France retire ses forces de l'OTAN. En 1967, il est admis en 2e Section, et occupe les fonctions de PDG de Nord Aviation. Il est également membre titulaire du Conseil supérieur de la Guerre. En 1970, il est vice-président de la SNIAS et président d'Euromissile.

Jean CRÉPIN est décédé le 4 mai 1996 à Achères la Forêt en Seine-et-Marne où il a été inhumé.

Médailles

  • Grand Croix de la Légion d'Honneur
  • Compagnon de la Libération - décret du 2 juin 1943
  • Croix de Guerre 39/45 ( 5 citations)
  • Croix de Valeur Militaire
  • Croix de Guerre des TOE
  • Médaille Coloniale avec agrafes "Fezzan", "Tripolitaine", "Tunisie", "E-O"
  • Médaille de l'Aéronautique
  • Distinguished Service Order (GB)
  • Silver Star (USA)
  • Bronze Star (USA)
  • Officier de la Legion of Merit (USA)
  • Presidential Unit Citation (USA)
  • Grand Croix de l'Ordre du Mérite (RFA)

Liens

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.