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La dénomination des rues du village n'a pas été toujours celle que nous connaissons à travers les plaques des rues posées par l'administration communale. Le nom des rues a changé à travers les âges. Différents plans et archives nous renseignent d'une façon incomplète sur cette évolution mais certainement très intéressants à analyser.

Rue haute. Rue du haut-village, la plus élevée du village dénommée ainsi en fonction de sa situation géographique. En 1668, elle se dénommait « Schmalgass » en fonction de sa largeur.

Rue Thomas. Thomas est un nom de famille. Il est possible qu'une personnalité du nom de Thomas y résida. En 1668, cette rue se nommait « Wippengass ». Dans le langage du vieil allemand « Wippe » signifie tissage. On peut interpréter cette expression comme « rue des tisserands ».

Rue des flaques. Le rapprochement est facile à faire, c'était toujours une rue en mauvais état, avec beaucoup de flaques d'eau et de nids de poule. De part et d'autre de cette rue se trouvaient des carrières d'exploitation d'argile servant à la construction des maisons d'habitation. Ces carrières étaient exploitées par des ouvriers étrangers (Italiens) résidant dans des huttes implantées le long du Huttweg. Ces huttes ont donné le nom au chemin Hüttweg, qui prolonge la rue des flaques. En 1668, elle s'appelait « Allmend-Gessel », ce qui signifie ruelle menant aux communaux ou encore chemin public.

Rue du moulin. Déjà en 1668, cette rue portait cette dénomination à cause du moulin à proximité du château.

Rue du château. Cette rue menait au château des seigneurs d'Andlau, et était en même temps le chemin d'accès à l'église. Cette rue a été baptisée ainsi après la dernière guerre. En 1668, elle ne portait aucun nom, toute cette surface faisait partie intégrante du patrimoine des seigneurs.

Rue des forgerons. Le dernier forgeron connu était un nommé KORMANN, qui exploitait sa forge dans la maison appartenant actuellement à René ANDRÈS, maison n°146 de la rue des forgerons. Depuis des temps immémoriaux, cette rue abritait des forgerons et la dénomination était déjà la même en 1668.

Rue Dauphin (Delphinegasse). Il y a deux explications possibles. La première consisterait à prétendre qu'un nommé Delphine y résida ; la seconde consisterait à rappeler le sinistre souvenir du Dauphin Louis, plus tard Louis XI, roi de France, qui en 1444, à la tête des Armagnacs détruisit la forteresse et une partie du village. La dénomination semble être de date plus récente puisque en 1668, cette rue ne portait aucun nom. Par contre, en 1866, elle portait la dénomination « Krotengass ».

Rue des crapauds. Effectivement, une mare aux canards a toujours existé dans cette rue, elle n'a été supprimée qu'après la dernière guerre. Sur le plan cadastral du XVIIe siècle, on peut relever qu'un plan d'eau longeait cette rue et rejoignait la Kirneck un peu plus en aval.

Rue Meyer. Au siècle dernier, Valff connut une importante communauté juive [à lire : Les derniers juifs de Valff pendant la Seconde Guerre Mondiale] qui habitait pour une grande, partie la rue Meyer. Parmi ces juifs, il y avait un dénommé MEYER, important marchand de bestiaux, qui aurait donné son nom à cette rue. Cette interprétation de E. BRANDNER semble être erronée. La rue donnait sur le Meyerhof de l'abbesse d'Andlau qui fut vendu en 1688. La dénomination rue Meyer provient donc de la présence du Meyerhof.

Rue basse. Cette rue située dans le bas-village est dénommée en fonction de sa situation géographique. En 1668, elle se nommait « Arggasse », ce qui veut dire une rue de mauvaise qualité.

Rue de l'église. La rue de l'église débouche sur l'église Saint Blaise. E. BRANDNER nous rapporte que la rue de l'église a remplacé un ancien sentier du nom de « Gutleutp-fad », sentier des bonnes gens. Toutefois, en 1668, il n'existait ni sentier, ni rue, ni aucune construction. L'emplacement se dénommait « 6 Acker Gut Stift Andlau ». Il n'existait aucune possibilité d'accès à l'église Saint Blaise à partir de la rue des forgerons.

Rue principale. La rue principale portait en 1668 le nom de « Allmend Weg », chemin menant aux communaux ou encore chemin public. Le « Allmendweg » débouchait à l'Est sur le « Grosser Hagelweg », RD206 de Valff à Westhouse, ainsi que sur le chemin dit « Unterwässerle », RD215 de Valff à Meistratzheim. L'accès au chemin « Unterwässerle » se faisait par un pont à travers la Kirneck près duquel on avait aménagé un barrage de retenue d'eau. L'emplacement se dénommait « Bei dem Schwahl », près du barrage, d'où l'expression encore bien connue des anciens « Schwajelbruck », pont près du barrage.

En 1831, la rue principale était encore en terre battue, et l'on procéda à un pavage partiel sur 204 m de longueur et 6 m de largeur. Dans son exposé, l'architecte fait état que, durant la saison des pluies, la rue est entièrement impraticable pour les voitures comme pour la circulation des habitants. Les eaux de pluie ne peuvent pas s'écouler, la route est défoncée au milieu. Un remblai de 50 cm est nécessaire pour donner un profil permettant l'écoulement des eaux de pluie. Le transport des matériaux et les journées de manoeuvre se feront par prestations. Ne reste à payer que la main d'oeuvre des paveurs pour un montant de 452,88 francs. Ce n'est qu'en 1932, donc exactement un siècle plus tard que le premier goudronnage eut lieu. Par lettre du 23 décembre 1932, l'ingénieur des Ponts et Chaussées confirme une entrevue avec le Conseiller Général NICRENBERGER. Il informe le Maire que la réfection de la traversée du village est prévue pour 1933 avec un premier goudronnage à condition que la commune participe aux dépenses. La contribution communale étant en principe la moitié du coût global qui se monte à environ 20 560 francs. Le Maire est prié de prendre la délibération adéquate et de prévoir le financement.

Le chemin départemental menant à Zellwiller a été goudronné bien après 1933, beaucoup de gens d'un certain âge se rappellent encore aujourd'hui cette voie où les pierres étaient encore apparentes jusque peu avant la dernière guerre.

Rue des noyers. Il n'y a que quelques années que la rue des noyers fut baptisée de la sorte. Ce nom rappelle avec raison le grand nombre de noyers qui bordent ce chemin. Il aboutit à l'Est sur la « Meyergass ». D'après le renouvellement des biens en 1668, ce chemin était dénommé à cette époque la « Gallengessel ». L'explication de cette dénomination est particulièrement ardue. Aucun dictionnaire ancien du vieil allemand ou du dialecte ne donne une explication. Est-ce un rappel du prénom « Gall » qui existait à l'époque ?

Rue Muhlmatt. Comme son nom l'indique, cette dénomination fait allusion au moulin de la Muhlmatt. En 1668, ce chemin se dénommait déjà « Muhlgessel », ruelle du moulin, et n'a pas changé à travers les temps. Il semblerait toutefois d'après la mémoire populaire, que pendant un certain temps, cette rue fut baptisée « Kohlengessel », ruelle du charbon. Aucune explication n'a pu être fournie au sujet de ce curieux nom.