La rue principale dans les années 1930 (Collection AVS - Fonds Blumer)

La toponymie ou explication des noms de lieux relève à la fois de la science linguistique (germanique et romane) et de l'histoire. Pour le nom de Valff, la question est particulièrement ardue.

Le village s'appelle actuellement en français Valff, en allemand Walf, en dialecte Falf. Mais ces formes modernes ne renseignent en aucune manière sur l'origine et le sens du mot. Pour l'éclaircir, il faut se reporter aux plus anciennes formes attestées qui sont Falaba, Falahabu, Valaba et Valva. Il apparaît d'abord que le terme est composé de deux éléments : « fal » et « aba ». Chacun mérite d'être examiné. Pour « fal » trois explications sont possibles mais aucune ne s'impose :

  1. Une racine pal indo-européenne, c'est-à-dire antérieure à la division des Peuples en Germains, Celtes, Slaves, Grecs, Latins. Cette racine signifie « marais, marécage »
  2. Une racine germanique « fal » signifiant pays plat ou encore conservée dans Westfalen les gens de la plaine (à l'Ouest)
  3. Une racine celtique toujours présente dans plusieurs lieux du midi de la France : Vallabrègues, Vallorix (Gard), Valabrèque (Vaneluse), Valabre (Bouches du Rhône), Valabres (steppes maritimes)

La référence à Bel, dieu phénitien est tout à fait fantaisiste. Quant à « aba » deux explications possibles :

  1. Ce serait l'équivalent du germanique « aha » qui signifie eau courante et que l'on retrouve souvent dans les noms modernes en « ach » et en « eck » (Schiltach, Kirneck)
  2. Ce serait l'équivalent du celtique « aba » même sens que ci-dessus : rivière, eau courante.

Si le nom de Valff est germanique, il aura été donné par les envahisseurs et daterait des V-VIe siècles après Jésus-Christ. Mais si le nom et ses composants sont celtiques, le nom du village et par conséquent le village lui-même serait plus ancien et daterait d'avant l'ère chrétienne. Le sens général du terme est probablement « Rivière qui coule en pays plat ». C'est tout ce qu'en l'état actuel des recherches, on peut savoir sur le nom de Valff. L'explication du nom de Valff est extrêmement difficile. Mais il est quand même curieux de constater que l'ensemble des noms des villages environnants se terminent par « Heim », « House » ou « Viller » : Bourgheim Oberehnheim, Niederehnheim, Meistratzheim, Westhouse, Osthouse, Zellwiller, Goxwiller, ...

Seuls Valff et Barr font exception à la règle dans le proche voisinage.

L'étude des documents et des objets archéologiques trouvés fait apparaître d'une façon nette et claire l'existence d'un village romain au Ille siècle après Jésus-Christ. Les historiens font état d'objets trouvés à Valff datant de l'époque de « Le tène », soit environ 450 ans avant Jésus-Christ. Le village aurait-il existé à cette époque, ou déjà bien avant ? La chronologie des différentes dénominations du lieu se présente comme suit :

  • Valva vers 660
  • Falaba en 742
  • Vualabu en 778
  • Falahabu en 788
  • Valva en 817
  • Valabu en 820
  • Valaba vers 900
  • Falves en 962
  • Valve en 970
  • Falves en 1114
  • Valfes en 1215
  • Falwe en 1444
  • Falv en 1592
  • Falb vers 1680
  • Walf en période allemande
  • Valff en période française

Texte extrait du livre « De Valva à Valff »

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.