Le courrier de Metz du 25 décembre 1906 rapporte une histoire bien surprenante. L'humour valffois s'est répandu jusqu'en lorraine. De quoi s'agit-il ? Compte-rendu.

L'histoire du Capitaine von Köpenick

Extrait Wikipédia. Pour plus de détails

Et voilà que nous avons tout à coup à Valff, en 1906, de la graine de Friedrich VOIGT ! Notre von Köpenick local a surement dû lire tous les 46 articles consacrés à cet usurpateur sympathique, et cela rien qu'en 1906, dans les Strasburger Neuesten Nachrichten. Tout cela pour vous montrer combien cette histoire fit grand bruit en son temps. La blaguounette de Valff est relayée jusqu'en Lorraine, dit-donc. Jugez par vous-même !

Mais qui peut bien être ce mystérieux aubergiste K. ? 

Un Landesadressbuch de 1913 recense tous les corps de métiers de Valff. On y trouve entre-autre un certain Mathieu KORMANN, aubergiste, qui a repris le restaurant au Tilleul en 1903. Nous en avons la certitude puisque lors de la passation de propriétaire, KORMANN avait organisé une fête qui s'est terminée par un pugilat qui a causé le décès de deux des protagonistes.

Recensement des aubergistes de Valff : un seul nom commence par la lettre K

L'histoire fait des émules

Strasbourg : 12 février 1913. Alarme générale ! Branle-bas de combat ! L'empereur Guillaume II va arriver à Strasbourg à 12 heures !

Un homme habillé d'une pèlerine grise et d'une casquette se présente à la garnison du Polygone avec ce télégramme : « Toute la garnison doit être en alerte. Je suis à Wissembourg et serait au Polygone à 12 heures ». Signé Wilhelm I.R.

L'homme qui présente le télégramme se dit être Hauptmann von Köpenick, le gouverneur de la ville. La garnison défile devant lui pour vérifier si la parade prévue sera irréprochable. Toute la ville de Strasbourg est quadrillée en catastrophe et des dispositifs exceptionnels sont pris. On prépare un accueil chaleureux. Midi … et toujours pas d'Empereur !

Et pour cause ! Il s'agissait d'une mystification ! Le coupable est un garçon déséquilibré de Metz du nom Johann MOLTER qui habite à Strasbourg chez ses parents. C'est lui seul qui aurait imaginé, écrit et falsifié le télégramme en se présentant comme étant le fameux  Hauptmann von Köpenick. « Bientôt la blague va être connue dans toute l'Europe et ce que l'on va rigoler des Allemands en se moquant ! ». L'Empereur fut, parait-il, grandement irrité. Il aurait explosé de colère en parlant du laxisme de son armée et de l'humiliation subie en Europe en vociférant : « Je vais tout pulvériser ! ».

Des généraux vont devoir s'expliquer. Le coupable MOLTER dont le père est douanier allemand à la retraite, est interné en psychiatrie à l'hôpital civil de Strasbourg avant son transfert à l'asile de Stephansfeld près de Brumath. Il parait qu'on lui aurait remis une photo qu'un photographe a prise à la garnison du Polygone lors du défilé en son honneur. À l'hôpital, tout le monde est plié de rire !

L'affaire va avoir de lourdes conséquences. Le vrai gouverneur militaire de Strasbourg, le Général d'infanterie Von Eglosstein est remplacé par le commandant de la 29ᵉ division, le Général Von Daimling. Des têtes tombent.

Grandement humilié par tous les journaux européens qui retracent l'affaire, le Kaiser veut réorganiser son armée et redorer sa gloire en Europe ! Les graines d'un conflit à venir sont semées … et l'histoire de Strasbourg en serait-elle les prémisses ?

Les vieilles blagues sont les meilleures ! pas vrai ? Oui ! Sauf si elles ne causent pas de dommages irréparables !

Un peu d'histoire

De Valva à Valff, c’est tout d’abord un livre. A la fin des années 80, André VOEGEL et Rémy VOEGEL, Valffois et passionnés d'histoire, écrivent « De Valva à Valff » qui raconte l'histoire de la commune, petit village alsacien à proximité d'Obernai. L'ouvrage reprend, chapitre après chapitre, son histoire et celles de ses habitants. Dans les années 2010, Rémy VOEGEL complète la connaissance du village par divers textes édités dans le bulletin communal. 

Suite au décès d’André VOEGEL en février 2017, Rémy et Frédéric, son fils, se lance le défi de partager via le présent site les archives dématérialisées du livre, les vidéos de Charles SCHULTZ, sans oublier la publication des 40 classeurs historiques d’Antoine MULLER. Ces classeurs sont une mine d'or incroyable, car ils retracent en images toute l'histoire du village, de ses associations et de ses habitants.

Depuis, le devoir de mémoire de notre village alsacien se poursuit semaine après semaine.